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Marseille. Une député visite le centre de rétention

H. Rico H. Rico
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Le centre de rétention administrative (CRA) de Marseille, qui a ouvert exceptionnellement ses portes vendredi à la députée européenne Sylvie Guillaume (PS) et à deux journalistes, demeure, malgré des efforts, encore "loin des standards", selon l'élue.

Contrairement à Lyon ou Nice, les sans-papiers ne peuvent pas circuler librement au sein du bâtiment, conçu sur le modèle carcéral.

Construit en 2006, le centre est composé de cinq zones de vie, appelées "peignes", en dehors desquelles chaque déplacement se fait sous escorte policière. Dans chacune, de 10 à 17 chambres, une salle de télévision, une salle commune et une cour de promenade bétonnée et surmontée de barbelés.

"Par rapport à ma précédente venue en 2010, l'état d'esprit a changé et il y a une volonté d'identifier le problème", a estimé Mme Guillaume à l'issue de cette visite effectuée dans le cadre de la campagne européenne "Open access now", qui vise à faciliter l'accès aux structures de détention des étrangers.

La direction a ainsi prévu de mettre en place au deuxième semestre "une zone d'autonomie contrôlée (ZAC)", où les migrants seront libres de leurs mouvements, mais qui requiert l'installation de caméras supplémentaires pour les surveiller, explique la capitaine de police Martine Bonnet, adjointe au chef de centre.

"Je suis un peu circonspecte quant à la rapidité de ce changement", s'inquiète l'eurodéputée.

Mme Guillaume, qui a déjà visité plusieurs centres en France, Grèce et Bulgarie, déplore également une propreté qui laisse à désirer, le froid qui règne dans les chambres, le confort très rudimentaire et l'absence d'activités. "Nous sommes assez loin des standards vis-à-vis de personnes qui ne sont pas des délinquants", juge-t-elle.

Dans la zone d'attente se trouvaient vendredi deux jeunes clandestins guinéens, arrivés la veille par bateau de Dakar, comme leur compatriote qui s'était noyé le 10 janvier à la sortie du port de Marseille.

Le CRA de Marseille a accueilli l'an passé 2.094 personnes (contre 2.287 en 2012), dont 47 femmes, pour une durée moyenne de rétention de 14 jours (11 en 2012, 7 en 2011).

Depuis 2010, aucune famille avec enfants mineurs n'y a séjourné.

Parmi les nationalités les plus représentés, figurent les Tunisiens (plus de 40%), devant les Algériens et les Marocains, suivis de loin par les Turcs et les Sénégalais.

L'an dernier, 133 incidents (tendances suicidaires, automutilations, violences contre agents) ont été recensés, contre 480 en 2012.

AFP