A Marseille, une salle de "shoot" va ouvrir l'année prochaine

Depuis 2016 en France, seulement deux "salles de consommation de drogue à moindre risque", aussi appelées "salles de shoot", ont été implantées à titre expérimental à Paris et à Strasbourg. Pacification de l'espace public, recul du nombre de morts lié à la toxicomanie... Les bénéfices sont multiples. Ces lieux permettent chaque jour à des usagers de s'injecter leur produit dans un cadre surveillé.

Alors que le gouvernement veut pérenniser ce dispositif, une salle va ouvrir à Marseille l'an prochain. L'annonce a été faite aujourd'hui par Michèle Rubirola, adjointe au maire en charge de la santé alors que se tient à l'Hôtel de Ville les Rencontres internationales de la réduction des risques et lutte contre les addictions.

"Le lieu n'a pas encore été arrêté mais devra se concentrer là où les gens consomment, détaille l'élue, aux alentours de la gare St Charles, du Cours Julien et plus largement du centre-ville." Le choix du lieu se fera en concertation avec les habitants, et devra être accessible à tous. La Ville prévoit de s'installer sur un terrain municipal de 400m2 ou de construire une structure éphémère, comme c'est par exemple le cas en Suisse. "Il est très difficile de trouver un tel espace dans l'hypercentre marseillais, voilà pourquoi la salle met autant de temps à ouvrir" reconnait Michèle Rubirola.

Malgré la difficulté du lieu, et le travail qu'il faudra mener avec les habitants parfois réticents, les salles de shoot ont fait leur preuve ailleurs. "La plus-value est à la fois pour la santé publique : on constate une meilleure prise en charge des personnes toxicomanes, et ainsi moins de morts. Mais l'intérêt est aussi pour les habitants, il y a plus de sécurité et la consommation ne se passe plus dans la rue", plaide le médecin Alexandre Feltz et aussi adjoint au maire en charge de la santé à Strasbourg.

La Ville de Marseille prévoit d'accueillir chaque jour 150 usagers dans ce lieu qui devrait ouvrir l'an prochain.

(En extrait, l'interview de Michèle Rubirola, adjointe au maire en charge de la santé)