La Mède: Total risque finalement de perdre la bataille de l'huile de palme

Voté en catimini, jeudi 14 par les députés, l'amendement qui repousse à 2026 la sortie de l'huile de palme de la liste des produits soumis à un avantage fiscal va être révisé ce soir. En effet, plusieurs groupes, dont celui du député Pierre Dharréville, ainsi que le rapporteur général du budget 2020 ont demandé une seconde délibération compte tenu des conditions dans lesquelles la première a été prise. "Il est rare que les deuxièmes délibérations aillent dans le même sens que les premières", explique Pierre Dharréville. 

Pour l'heure, la direction du groupe n'a pas tenu à s'exprimer. Dans un précédent interview, le PDG du groupe Patrick Pouyanné avait affirmé :" Nous voulons  juste être au même niveau de compétition que nos concurrents européens qui, contrairement à nous, bénéficient d’un avantage fiscal jusqu’en 2030. Une solution gagnant-gagnant serait que la France arrive à convaincre ses partenaires européens de sortir plus tôt de l’huile de palme, par exemple dans cinq ans, en 2026, et non en 2030. […] L’enjeu de Total, ce n’est pas l’huile de palme, puisque l’usine de La Mède peut fonctionner avec des huiles de colza ou de tournesol."

Pour mémoire, la bioraffinerie de La Mède devrait utiliser près de 600 000 tonnes par an d'huile de palme.