Entendu sur Maritima Radio. Le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Renaud Muselier (LR), a annoncé mardi un doublement, à 200 millions d'euros, de l'aide consacrée par l'institution aux zones de montagnes des Alpes-du-Sud durement frappées par les restrictions liées à la pandémie de Covid-19

"Nous avons investi 100 millions d'euros dans notre politique montagne lors des cinq dernières années, pour les cinq prochaines, nous y investirons 200 millions d'euros", a annoncé le patron de la région Paca lors d'assises consacrées à l'avenir des Alpes-du-Sud.

La moité de la somme sera dédiée aux stations de montagne et 1'autre au développement économique, social et culturel des vallées, a-t-il précisé.

En attendant et pour "gérer l'urgence" alors que les remontées mécaniques sont fermées, l'élu a annoncé que l'assemblée régionale avait voté vendredi un plan d'investissement de huit millions d'euros pour les stations de ski.

"Des projets sont prêts. Il manquait un soutien franc et massif pour les réaliser, ce dispositif exceptionnel le permettra", a expliqué Renaud Muselier qui, pour alléger l'engagement financier des acteurs concernés, a décidé de pousser la participation de la région à 80% d'un projet.

"Nos Alpes du Sud sont depuis des mois dans une angoisse légitime, nous faisons face à une saison blanche, une année noire. La situation n'est plus tenable pour des milliers de professionnels et de familles", a expliqué le président de la région, rappelant que les sports d'hiver font vivre directement plus de 60.000 personnes en région et attirent près de deux millions de touristes chaque hiver.

Lors d'une table ronde, des élus et représentants de métiers de la montagne ont exprimé leur désarroi face à la situation économique critique des communes et des professionnels qui attendent toujours le versement d'aides promises par l'Etat.

"Il y a un risque de cessation de paiement dans beaucoup de stations", a alerté Pierre Vollaire, vice-président de l'Association des maires des stations de montagne, rappelant que 90% de leurs recettes proviennent du ski.

"C'est un sentiment d'injustice et d'incompréhension qui anime beaucoup de montagnards", a témoigné Mylène Agnelli, maire d'Isola 2000 (Alpes-Maritimes). "On en a tous pris sur la tête", a abondé Eric Brèche président du syndicat national des moniteurs de ski en dénonçant "le mépris de Paris".

"Quand le gouvernement dit qu'il va nous aider, les montagnards attendent que les aides arrivent vraiment", a tonné le maire LR de Briançon (Hautes-Alpes) Arnaud Murgia.