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PPRT de Martigues Lavéra: entrepreneurs et habitants inquiets

À Lavéra, de nombreuses habitations sont situées à proximité de la plateforme.

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À Lavéra, de nombreuses habitations sont situées à proximité de la plateforme.

G. Saucerotte G. Saucerotte
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Les industriels viennent de rendre leurs études de danger dans le cadre du plan de prévention des risques technologiques. Risques toxiques et de surpression ont été identifiés. Habitants et entreprises vont devoir se protéger.

 Luc Frison, vice-président du Geoeb
 Eric Tremouchot, gérant entreprise Initem
La douche froide pour les habitants de Lavéra. Conviés, il y a quelques semaines, à assister à la réunion POA (personnes et organismes associés au PPRT), les riverains ont eu connaissance des risques décelés par les 12 industries soumises à ce fameux plan. "Nous savions déjà qu'il y avait un risque toxique, explique Christian Legrand, président de l'association des riverains de la plateforme industrielle de Lavéra. Cela signifie qu'il faudra créer des pièces de confinement. En revanche, on nous a appris que nous étions désormais exposés à un risque de surpression." En plus de cette pièce de confinement, les propriétaires devront effectuer des travaux sur les fenêtres de leurs habitations. "Nous refusons les conclusions de ces études de danger, explique sans détour le président. Nous estimons que les industriels peuvent encore réduire les risques à la source. Nous avons d'ailleurs demandé une tierce expertise. Se pose ensuite la question du financement des travaux." L'association a lancé une pétition signée par plus de 300 personnes. "Nous ne voulons pas payer ni faire d'avance. Les industriels sont à l'origine des dangers, c'est à eux de nous protéger." Pour l'heure, les travaux sont financés à 25% par les collectivités, 40% par le crédit d'impôt, 25% par les industriels et 10% restent à la charge des propriétaires. La municipalité de Martigues a affirmé, de son côté, soutenir l'action des riverains mais ne pas faire partie des financeurs. 

Et les entreprises? 

Outre le fait d'être le PPRT le plus complexe de France avec 12 entreprises Seveso, ce plan touche également de nombreuses entreprises, 300 environ, notamment celles de la zone Ecopolis à Martigues. Contrairement aux habitants, les professionnels, en vertu d'une récente loi, ne sont pas tenus d'effectuer les travaux dans leurs locaux. En revanche, en cas d'accident, la responsabilité de l'entrepreneur peut être retenue. Un sujet d'inquiétude pour les professionnels. "Parce que les travaux nous les ferons, explique Luc Frison, vice-président du Geoeb, groupement des entreprises de l'ouest de l'étang de Berre.  Peut-être même au-delà de ce que nous imposait la loi avant de changer. On veut protéger nos salariés, nos clients...Malgré cela, nous serons tenus responsables. Nous allons voir dans quelle mesure nous pourrons faire changer les choses. En attendant, nous avons tout intérêt à ce que les entreprises concernées par ce PPRT travaillent ensemble." Car ce plan soulève un épineux problème: celui du développement de la zone. " Qui voudra s'installer dans de telles conditions, constate un entrepreneur. Pour être honnête, je connais plusieurs sociétés qui ont préféré aller ailleurs." 


Un PPRT pas encore prescrit
Les cercles de danger seront totalement rendus par les industriels d'ici la fin de l'année. Suite à cela, le règlement du PPRT devrait être établi. Deux réunions publiques sont d'ores et déjà programmées: le 16 janvier à Martigues et le 30 janvier à Port-de-Bouc. Une fois prescrit, entrepreneurs et habitants n'auront alors plus de recours possibles. 

Ecoutez l'interview de Luc Frison, vice-président du Geoeb et de