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Martigues: Quel safran, du pur pistil!

S. André S. André
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Dans la campagne de Saint-Julien, entre Martigues et Sausset-les-Pins, on voit pousser depuis six ans, du safran! Le crocus se plait apparemment bien dans cette jolie plaine agricole où Farid Hamerouche, un entrepreneur opiniâtre, a installé son exploitation familiale. Il ne le regrette pas, la récolte du mois de novembre a été exceptionnelle

 

« Il y avait des milliers de fleurs, on ne savait plus où donner de la tête. Toutes les caisses étaient pleines. Le voisinage est venu nous aider à la rescousse. Je n’en avais jamais vues autant, et la qualité est au rendez-vous. »  Farid Hamerouche est un homme comblé. Sa dernière récolte, plus tardive que les années précédentes, est allée au-delà de ses espérances : « On a eu vingt jours de retard à cause de la canicule. Il faut savoir que le safran sort uniquement quand les nuits commencent à devenir fraîches. » C'est avec sa compagne, Christel Sicardi, qu'il a débuté cette aventure en 2016 : « Je suis d’origine orientale et ma mère cuisine le safran. J’ai la fibre paysanne. On a tenté le coup, d’abord sur de petites superficies et ça a bien pris. Il n’y a pas de pesticide, on laisse faire la nature. On a relevé le pari et on peut dire maintenant que c’est réussi. » « Il a fallu tout créer, complète Christel. On a tout fait, remis des terres en culture, tout planté. On a du safran mais aussi des oliviers, on accueille aussi les ruches d’un apiculteur… On aime associer nos produits. Nous n’étions pas agriculteurs mais nous le sommes devenus. »

Cette année, les deux cultivateurs ont planté près de 120 000 bulbes dans la plaine de Saint-Julien  Devant la profusion de crocus, le couple a dû se faire aider par quelques jeunes du voisinage : « Là, on fait l’émondage, explique Daniel Moravelo, l’un d’eux. On récupère les trois pistils rouges de la fleur. Il faut être minutieux et précis. Je ne connaissais pas cette plante mais Farid nous a expliqué son fonctionnement et nous a formés. » « On a les doigts jaunes, ajoute Mathéo Alighieri. C’est un peu compliqué à enlever, après un bon frottage sous le robinet ça part. Il ne faut surtout pas se gratter les yeux ! » Coralie, la fille du couple met aussi la main à la pâte, enfin aux pétales : « Il y a une belle solidarité, notamment de la part des jeunes. On a fait de belles rencontres durant cette récolte. » Le safran de Christel et Farid se décline en miel, en huile d’olive et même en rhum et selon le safranier, « il est exceptionnel ! » Des produits que les amateurs peuvent se procurer à la boutique de la cave vinicole La Venise provençale.

http://lesafrandelescalette.fr/

https://www.laveniseprovencale.fr/

En avant les papilles !

La plaine de Saint-Julien voit se multiplier les initiatives agricoles : plantation de grenades, présence grandissante d’apiculteurs, de maraichages et d'élevages, notamment de brebis et de moutons. La coopérative vinicole La venise provençale propose, dans sa boutique, sa production de vin (rouge, blanc et rosé) mais aussi des produits locaux et artisanaux : des jus de fruits, de l’huile d’olives, du savon de Marseille, du miel, de la bière, des sardines, des mélets, des anchois, des tartinettes et des terrines, de la soupe de poissons, du riz bio de Camargue, des confitures de Valensole, du Pastis de Carry le Calenquais, et le fameux safran de l’escalette de Farid Hamerouche.

Photographie: Frédéric Munos