Martigues: la liberté de la presse racontée aux lycéens Vie des communes 05/03/2019 à 14h20 03:14 1/1Martigues: la liberté de la presse racontée aux lycéens S. André Partagez cet article Les lycées Langevin et Lurçat ont accueilli une journaliste rwandaise. Réfugiée politique, elle a partagé avec eux son parcours et la notion de liberté de la presse. Maria, c'est le prénom d'emprunt que devront lui donner les élèves tout le long de cette rencontre lorsqu’ils s'adresseront à elle. Cela fait cinq ans maintenant qu'elle vit en France. Si elle se présente à eux, aujourd'hui, c'est pour parler de son exil: « J'ai trente ans, je suis réfugiée politique, avance t-elle timidement. Je suis ravie d'être avec vous aujourd'hui. Je suis un peu impressionnée aussi. » Les élèves, eux, sont en terminale ES au lycée Jean Lurçat. Ils sont une trentaine assis devant elle. Chaque année, dans le cadre du dispositif Renvoyé spécial mis en place conjointement par la Maison des journalistes et le Clemi (le centre pour l'éducation aux médias et à l'information) Maria va à la rencontre des lycéens afin de leur parler de son expérience mais aussi de la liberté de la presse : « C'est une chance de pouvoir rencontrer des gens qui s'engagent sur le terrain et venant d'un pays comme le Rwanda, explique Marie-laure Grand, professeure-documentaliste. La dernière intervention date d'une dizaine d'années. Nous avions alors accueilli une journaliste tchétchène.Vous imaginez l'impact que cela a sur les élèves. C'est une ouverture sur le monde. Maintenant, quand ils entendront parler du Rwanda, ils percevront les choses différemment.» Maria fait une présentation de son pays, le Rwanda. Patrie verdoyante abritant les gorilles des montagnes et les singes dorés. C'est aussi un pays meurtri qui a connu, en 1994, un génocide qui a fait près de 800 000 morts. Journaliste et productrice, elle a dû le quitter suite à des menaces et autres intimidations qu'elle a subies de la part du gouvernement : « Oui, cela a été beaucoup de représailles, des perquisitions et autres gardes à vue. On ne laissait pas paraître mes reportages. Le Rwanda, après le génocide, a beaucoup investi pour reconstruire son image. Il voulait montrer qu'il faisait des progrès, qu'il avançait, qu'il se développait. Moi, de mon côté, j'allais sur le terrain, à la rencontre des populations. Et ce que j'y voyais ne correspondait pas à l'image voulue, celle du Kigali moderne avec ses belles maisons. » 20 ans après le massacre fratricide, la situation reste précaire. Pauvreté, malnutrition chez les enfants, accès aux soins inexistants... « La réconciliation entre les ethnies n'est pas totale, ajoute la journaliste. La situation est complexe et subsistent encore beaucoup d’inégalités. Les gens tentent malgré tout de passer à autre chose et de travailler ensemble. Les jeunes arrivent à dépasser ce clivage mais le contexte est explosif. » Pendant près de deux heures, les lycéens ont posé de nombreuses questions sur son parcours mais aussi sur le pays, ses habitants et sur cette incompréhensible haine de l'autre qui a conduit le pays au massacre. Si une récente étude montre qu'un quart des élèves n'a jamais entendu parler du génocide juif, celui-ci pourtant plus récent leur est totalement inconnu : « C'est vraiment une minorité d'élèves qui est au courant de ce génocide, admet Christèle Henry, professeure de science économique et sociale. C'est quelque chose qui n'est pas traité dans les livres d'histoire. Nous, adultes, on se souvient de ces images difficiles à regarder. Néanmoins, ils se sont vite intéressés à ce sujet et beaucoup d'entre eux ont fait des recherches en amont de cette rencontre. » A l'image de Laurane qui avait entendu parler de ce sujet sans vraiment le comprendre : « C'était flou pour moi. Maria nous apporté des explications et c'est devenu concret dans notre esprit. C'est dommage qu'il y ait peu d'interventions comme celle-ci car c'est vraiment enrichissant. » Une élève apprentie journaliste réalisera prochainement une chronique sur cette rencontre. Elle sera présentée lors d'une émission spéciale réalisée par la web radio Utopia dans le cadre de la prochaine semaine de la presse qui aura lieu du 18 au 23 mars. http://www.lyc-lurcat.ac-aix-marseille.fr/spip/spip.php?page=recherche&recherche=utopia Sur le même thème07/04/2021 à 16h53A Martigues, de "poste restante" à "poste partante"C'est officiel, le bureau de poste du quartier de Lavéra a fermé ses portes depuis le 31 mars mai...26/02/2021 à 12h06Martigues : le MairieBus assure la présence des services publics dans tous les quartiersExpérimentation municipale originale de proximité avec les habitants, le MairieBus se déplace de ...23/02/2021 à 10h00Le temps des colos à MartiguesC'est le moment de s'inscrire pour partir en colonie! Chaque été, ce sont près de 800 enfants qui...18/02/2021 à 09h02Natation : Philippe Lucas "en reco" à MartiguesL'emblématique entraineur de natation Philippe Lucas, désormais à la tête d'une équipe de nageurs...29/01/2021 à 13h00Gaby Charroux, le maire de Martigues est l'invité de la rédactionSuite de notre consultation des maires du territoire... Des maires privés de parole ou presque...19/12/2020 à 09h03Martigues : le marché de Noël est ouvert !De 10h à 19h, tous les jours, depuis ce vendredi 18 jusqu'au dimanche 27 décembre.