Visite du Pape à Marseille : mode d'emploi

Une conférence de presse très suivie 

Pour estimer l'importance d'une manifestation publique, il est un signe qui ne trompe guère : le nombre de journalistes présents lors de sa présentation en conférence de presse.
Celle initiée par Frédérique Camilleri, préfète de police des Bouches-du-Rhône, autour de la visite du Pape et de sa sécurité, a affiché complet : représentants de médias nationaux, locaux et/ou spécialisés, il restait peu de sièges disponibles dans la salle de la préfecture de police qui accueillait la presse.

Le programme de la visite papale 

Pour mieux appréhender le dispositif policier, il est important de rappeler les différentes étapes de François à Marseille.
Le Pape débarque à l'aéroport de Marignane ce vendredi en milieu d'après-midi. Il se rend d'abord à la basilique Notre-Dame de la Garde pour une prière, avant de partager un moment de recueillement devant la stèle en hommage aux marins et migrants perdus en mer en compagnie des représentants des différentes religions regroupés au sein de Marseille Espérance. Il passe ensuite la nuit à l'archevêché.
Le samedi, il se rend au Pharo le matin pour une réunion avec les évêques et des jeunes dans le cadre de la clôture des Rencontres Méditerranéennes (17 au 24 septembre), l'occasion d'y retrouver, pour un entretien en tête-à-tête, le Président de la République, Emmanuel Macron.
Ensuite l'après-midi se déroulera la seule séquence ouverte au grand public : le passage en papamobile de François sur le tronçon du Prado 2 (celui du David) situé entre l'avenue du Parc Borély et l'avenue de Mazargues, soit un trajet d'un kilomètre qui devrait prendre entre un quart d'heure et une demi-heure en fonction de la ferveur populaire.
Puis viendra le point fort, la célébration de la messe au stade Vélodrome à 16h15 devant 57 000 fidèles, un office qui devrait durer entre une heure et une heure et demi à l'issue duquel le Pape sera conduit à l'aéroport de Marignane afin d'embarquer dans l'avion du retour.

Un dispositif sécurité exceptionnel

L'événement étant exceptionnel, le dispositif de sécurité, mis en place à l'issue de neuf mois de travail, l'est donc tout autant, jugez vous-mêmes : 5000 policiers et gendarmes (dont des centaines qui se trouvaient en repos rappelés pour l'occasion), ils pourront compter sur le renfort de de 1000 agents de sécurité privée.
Au côté des policiers et gendarmes, affectés aux missions habituelles de sécurité publique, on retrouve nombre d'autres services : le SPHP (service de protection des hautes personnalités) qui sera associé aux agents du Vatican pour la protection rapprochée ; le Raid 13 qui fournira des contre-tireurs (chargés de neutraliser d'éventuels tireurs postés tant sur les toits qu'au sol) ; les démineurs ; la Gendarmerie maritime et même l'armée de l'Air... 

Une triple menace

En premier lieu, il s'agit d'annihiler tout risque d'attentat terroriste. Ensuite d'enrayer toute perturbation de la visite, qu'elle soit motivée par des  revendications politiques, religieuses, sociétales ou émanant simplement d'un illuminé. 
A ce titre, les services compétents ont procédé au contrôle du profil des 6000 prestataires engagés dans l'événement, qu'ils œuvrent à la sécurité, dans la restauration ou la logistique comme la pose de barrières. A ce jour, seuls quelques avis défavorables ont justifié d'écarter de l'événement un petit nombre de ces personnes. 
Enfin, ce genre d'événements charriant un public très nombreux est toujours propice à la délinquance, les voleurs profitant de la densité de la foule pour perpétrer des vols tant à l'arraché qu'en "douceur", que ce soit sur les sites concernés par la visite papale qu'au détriment des passagers, tout esquichés dans les rames de métro ou de tramway. Sans occulter d'autres types d'actes de délinquance. 

 Une triple réponse 

La mobilisation des forces de sécurité se fait sur terre mais également en mer et dans les airs.
A terre, outre la protection rapprochée des forces d'élite, s'il est un service qui ne chômera pas, c'est bien celui du déminage.
Le véhicule emprunté par le Pape mais également tous ceux du cortège l'accompagnant seront ainsi passés au crible. Il en sera de même pour tout le stade Vélodrome qui accueillera, on le rappelle, 57 000 fidèles. 
Certains sites se trouvant "à portée" de Méditerranée, la Gendarmerie maritime sera chargée d'éviter toute incursion d'une quelconque embarcation lors de la présence du Pape (hormis celles autorisées, à l'exemple de la navette).
De même, l'espace aérien sera interdit à tout aéronef ainsi qu'à tout drone, hormis ceux des forces de l'ordre. A ce titre, si vous espérez faire des photos ou vidéos du Pape à l'aide d'un drone, oubliez, il sera immédiatement neutralisé et vous risquez de probables poursuites. Toute intrusion aérienne sera traitée par l'armée de l'Air. 

Les recommandations au public

Que les choses soient claires, hormis le passage de la papamobile, toutes les autres étapes de la visite papale seront interdites au public, c'est ainsi que : 

- l'accès à la Bonne Mère sera à ce titre impossible de mercredi à dimanche. Quant à ses alentours, la circulation et le stationnement y seront exclus du vendredi 15 heures au samedi 20 heures, ils seront accessibles aux seuls riverains munis d'une pièce d'identité. Pour tous les autres, inutile de s'y rendre.

- le jardin et le palais du Pharo seront bouclés toute la journée de samedi, ce qui n'aura pas de grandes conséquences sur la circulation et le stationnement.

- la célébration au stade Vélodrome affiche complet, les 57 000 fidèles qui y assisteront ont tous été invités par le réseau des paroisses du diocèse, 12 000 d'entre eux y seront acheminés par 200 bus qui stationneront le long du boulevard Michelet,lequel sera fermé à la circulation en milieu de matinée. 
Pour tous, il sera impératif d'être muni de son invitation et d'une pièce d'identité comportant le même nom sur les deux documents, enfants compris. Fouille et palpations seront au programme. 
Il est recommandé :
d'éviter les sacs volumineux et les objets métalliques puisqu'il faudra franchir des portails de détection ;
de privilégier la marche et les transports en commun pour éviter l'enfer de la circulation et d'utiliser les parkings-relais ;
d'arriver tôt (on peut accéder au stade dès 13h00, des animations sont prévues pour faciliter l'attente, restauration possible dans l'enceinte, attention l'entrée ne sera plus permise à partir de 15h15) et, à l'inverse, de ne pas se presser pour quitter l'enceinte sportive. De toute façon, aucune sortie ne sera permise dans la demi-heure suivant le départ du pontife.
Il n'y aura pas de miracles, les bouchons pour la circulation ainsi que les rames et quais bondés seront de mise.
A noter que l'invitation pour la messe de François donne accès le jour-même à la Foire de Marseille qui aura ouvert ses portes la veille dans le parc Chanot voisin, de quoi patienter de façon agréable, le temps que les flux de véhicules et de personnes se tarissent progressivement. 

Attention, il sera impossible pour les invités à la messe du Vélodrome de pouvoir également assister au passage de la papamobile, en raison des horaires et des formalités de contrôle. 

- le passage de la papamobile : pour la seule étape ouverte au grand public, inutile d'arriver trop tôt, avant 9h30, le samedi matin, vous serez chassés par les forces de l'ordre chargées de sécuriser le site.
Le Prado 2 sera entièrement fermé à la circulation automobile et au stationnement dès la veille à partir de 22 heures, en revanche, libre circulation à pied. Il faudra néanmoins sur le trajet de la papamobile et pour chaque spectateur subir un contrôle d'identité avec fouille (donc gros sacs là aussi déconseillés).
Quatre écrans géants seront disposés en quinconce de chaque côté de l'avenue du Prado et un cinquième écran super géant installé côté rond-point du Prado. Ils  retransmettront le passage du véhicule ainsi, un peu plus tard, que la messe au Vélodrome.
Autre conseil, inutile de vous masser au niveau du David, la papamobile ne descendra pas jusque là et l'accès au Prado 2 sera bloqué de ce côté notamment par un dispositif anti voiture-bélier.

En vidéo, l'interview de la préfète de police, à son côté, Cédric Esson, le nouveau directeur départemental de la sécurité publique