"Une honte", "une aberration", "un scandale"... Les mots ne sont pas tendres cet après-midi sur le Vieux-Port de Marseille. "Cette inscription au patrimoine a été prise sans concertation avec les députés qui nous représentent, c'est une décision qui nous salit tous et pas seulement les 75% de Français qui sont contre la corrida", lance Mario Valenza, président de la Brigade Anti-Corrida de Marseille. Sylvie, l'une des organisatrice de la manifestation, n'en revient toujours pas : "Au début je croyais qu'il s'agissait d'un canular destiné à faire le buzz", explique-t-elle. "Déjà que nous, en tant que protecteurs de la cause animale, avons du mal à nous faire entendre, si en plus l'Etat se met à encourager ce type de pratiques, on y arrivera jamais". Car bien entendu, c'est du sort des animaux qu'il est question, et en l'occurrence de celui des toros. "Nous sommes pour la fête, qu'elle soit à Nîmes, à Arles, à Istres ou à Marseille, mais pas sur le dos des toros et avec le sang de ces bêtes à qui on a rien demandé", reprend Mario Valenza. Aussi, Rafik Yahya, enquêteur pour la fondation Brigitte Bardot, propose aux aficionados des Férias de conserver leurs traditions, moyennant quelques aménagements : "Nous souhaitons l'abolition de la corida en tant que telle, la torture, les banderilles dans le dos... Mais s'ils jouent simplement avec le toro et qu'ils le remettent ensuite dans son espace naturel en Camargue, je trouve ça très bien, c'est ce que nous voulons". Reste à ce que le message se fasse entendre jusqu'au ministère. En tout cas, "tant que l'inscription au patrimoine ne sera pas retirée, nous continuerons la mobilisation", prévient Sylvie.


Regardez l'intégralité des interviews de Rafik Yahya (vidéo 1), Mario Valenza (vidéo 2) et Sylvie (vidéo 3).

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