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Les salariés de la Croix-Rouge sortent du silence pour dénoncer leurs conditions de travail

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  • 10/09/2021 à 17h31
  • 02:50
Les salariés de la Croix-Rouge sortent du silence pour dénoncer leurs conditions de travail

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Les salariés de la Croix-Rouge sortent du silence pour dénoncer leurs conditions de travail

M. Chaix M. Chaix
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Absence de valorisation salariale, dégradations des conditions de travail, une partie des salariés de la Croix-Rouge, issus des Instituts Régionaux de Formation Sanitaire et Sociale (IRFSS) se sont constitués en un collectif pour dénoncer la paupérisation de leurs métiers. Un mouvement de grève national a été lancé et a notamment été suivi à Nice, Gémenos, Ollioules, Aix ou encore Marseille.

"C'est pas vraiment dans l'ADN de nos métiers de faire du bruit, et de nous mettre en grève, mais cette fois, on n'en pouvait plus" soupire Catherine Sens-Meyé, coordinatrice du collectif Inter Instituts Régionaux de Formation Sanitaire et Sociale de la Croix-Rouge Française. Le collectif réunit des salariés de la filière de formation initiale et continue, toutes professions confondues. Ces professionnels forment les soignants de demain, mais aussi les professionnels du social. Le 6 septembre, ils ont appelé à un mouvement de grève qui a largement été suivi à l'échelle régionale. Selon des chiffres encore temporaires, 121 personnes sur 196 se sont signalées en grève ce jour-là.

"Nos salaires n'ont pas été revalorisés valablement depuis 15 ans" explique encore Catherine Sens-Meyé, formatrice et également cadre de santé à Nice, "4,4% d'augmentation en 15 ans pour être précis, c'est dérisoire". Les formations sanitaires sont les plus touchées, et les écarts de salaires se creusent de manière significative. Par ailleurs, ces salariés ont aussi été lourdement impactés et mobilisés lors de la crise sanitaire. Malgré ça, ils ont été écartés du plan Ségur. Ils réclament entre autres : la revalorisation salariale de l’ensemble du personnel, le rattrapage des mesures Ségur et le paiement des heures de grève.

"Un manque criant de moyens humains et matériels"

"Je suis écœurée, parce que je suis au départ infirmière, et je ne peux tolérer qu'une telle institution laisse les gens dans cette difficulté" explique encore Catherine Sens-Meyé. Au-delà des revendications sur la revalorisation salariale, le collectif réclame également plus de moyens humains et matériels. "Le dialogue social est aujourd'hui inexistant à la Croix-Rouge."

Dans les pôles de formation mais aussi les pôles administratifs, les effectifs ont été drastiquement réduits. "A 4 on fait aujourd'hui le travail de 6 personnes" déplore-t-elle, "la Croix-Rouge est pilotée par un siège national à Paris, qui peine à se soucier de l'opérationnalisation en région." La souffrance des salariés ne date d'ailleurs pas d'hier. Ils déplorent, nombreux, le manque de matériel ou encore d'informatique. Le collectif réclame  le respect du code du travail, de la convention collective et des accords signés ou encore la reconnaissance écrite du travail supplémentaire demandé par les directions et le paiement des heures.

Un impact sur la formation étudiante

A Marseille, l'IRFSS illustre bien ces problématiques multiples. En janvier dernier, l'établissement historique situé au Boulevard Chave avait fermé ses portes pour des problèmes liés à la structure du bâtiment. Après des semaines de flou, le site du Camas (5e) a trouvé des locaux sur le site Buropolis, un espace partagé qui réunit notamment des artistes. Outre les problèmes de bâti, l'organisation au sein de l'IRFSS est aussi pointée du doigt.

Plusieurs étudiants déplorent aujourd'hui les conditions dans lesquelles ils font classe. Ils demandent des salles de classe pérennes et plus d'encadrement, le taux de formateurs n'étant pas aujourd'hui suffisant selon eux. Plusieurs actions coup de poing devraient avoir lieu à Marseille dans les prochaines semaines.