L'association existait déjà à Istres, il s'agit du groupement istréen des professionnels de santé (GIPS). Né en 1983, le GIPS était un interface entre les professionnels de santé libéraux pour faire face aux tutelles. Mais au fil des ans, le GIPS est un peu tombé dans l'oubli. Il gère, aujourd'hui, essentiellement la maison médicale de garde. Il s'agissait pourtant d'un précieux outil de communication entre les professionnels de santé. Une soixantaine d'entre eux ont ainsi décidé de lui redonner son faste d'antan. Désormais rebaptisé Communauté de professionnel de territoire de santé (CPTS), soutenu par l'agence régionale de santé et financé par la sécurité sociale (150 000 euros/an) ce CPTS permet aux praticiens de coordonner leurs pratiques. Au final, c'est le patient qui est gagnant. "Nous avons des missions socles à assurer, affirme le Dr Michel Sciarra. La continuité des soins est la principale. Par exemple, un patient doit avoir accès à un médecin même si celui qui le suit est absent. On va s'y employer par le biais de plateforme et grâce à la technologie moderne." Autre exemple: un RDV est annulé chez un médecin, les autres patients sont informés pour prendre le créneau si besoin. "C'est un échange rapide d'information entre tous les professionnels de santé, poursuit le docteur. Que ce soient les médecins, les pharmaciens, infirmiers, kinésithérapeutes..." 

Attirer les jeunes médecins

Autre objectif de cette CPTS: lutter contre la désertification médicale du territoire et attirer de nouveaux praticiens. "Certaines villes manquent de pharmaciens, d'autres ont plus ou moins de médecins, mais ce qui est sûr, c'est qu'il y a de moins en moins de praticiens". En 2018 à Miramas, plus des 50% des médecins généralistes libéraux étaient âgés de 55 ans ou plus. Les statistiques dépassent les 66% à Fos et Istres. "Ces problèmes doivent être résolus par une meilleure coordination, conclut le docteur Sciarra. D'autant que les jeunes médecins qui s'installent n'aiment plus travailler seuls dans leur coin. Il faut rendre le territoire attractif."