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Istres : les premières téléconsultations médicales sont en fonction

  • Santé
  • 07/10/2019 à 15h29
  • 03:32
La première cabine de téléconsultation médicale de la région à Istres

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La première cabine de téléconsultation médicale de la région à Istres

R. Reponty R. Reponty
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La première cabine de téléconsultation médicale de la région a été installée à Istres. En fonction depuis cet été dans une pharmacie, sa fréquentation ne cesse d'augmenter.

 David explique la télémédecine dans sa pharmacie.
 Charline donne sa réaction de médecin dans la cabine.
 Le docteur Michel émet des réserves sur la télémédecine.

On dirait un peu une sorte de photomaton positionné entre les rayonnages et les caisses de la Pharmacie des étangs à Istres. Sur la porte on peut lire : cabine de télémédecine, consultation avec un médecin sans rendez-vous. À l'intérieur une banquette pour s'asseoir, en face de laquelle un écran surplombe un pupitre équipé de six outils connectés dont un tensiomètre, un stéthoscope et même un dermatoscope, au sol un pèse personne.

En jeune pharmacien dynamique, David investit chaque mois plusieurs centaines d'euros dans un contrat de location-vente pour ce petit bijoux de technologie. « On a un problème de pénurie de médecins sur la ville d'Istres depuis quelques mois, explique-t-il, il y avait donc la nécessité de proposer une offre alternative aux patients de plus en plus demandeurs d'une aide à ce niveau là et l'aspect novateur du dispositif avec une différenciation sur la concurrence par cette offre de service unique m'a aussi convaincu. »

Aujourd'hui David présente la cabine à Charline, médecin curieuse de connaître en détail comment se déroule une consultation connectée. Il faut se présenter à la pharmacie avec sa carte Vitale et une adresse mail valide. Le pharmacien aide à la demande de connexion et assiste le patient pour utiliser les outils. L'attente pour la connexion nécessite en général une quinzaine de minutes pour être mis en relation avec un médecin faisant partie d'un réseau national de médecins généralistes installés en cabinets conventionnels. « La cabine est fermée, on est proche de l'écran et les outils indispensables pour une consultation médicale sont là, remarque Charline, la présence du pharmacien avec le patient est cruciale et ce nouveau rôle qu'il a à tenir dans la confidence et le secret professionnel doit, de mon point de vue, être bien codifié. L'une des limites de ce dispositif, poursuit-elle, c'est qu'on ne peut pas tout voir, toutes les plaintes ne sont pas possibles et toutes les ordonnances ne sont pas possibles donc, au préalable, les pharmaciens doivent avoir une formation ». Avec le placement de la cabine David a suivi une petite formation proposée par le fournisseur.

Les patients sont acceptés quelque soit leur âge, du nourrisson aux personnes âgées. Pour l'instant seuls des généralistes sont disponibles pour ce nouveau type de consultation médicale mais des dermatologues et des pédiatres pourraient rejoindre leurs rangs dans l'avenir. L'ordonnance est directement imprimée dans la cabine et la consultation est remboursable au tiers payant intégral. Le patient n'a rien à débourser auprès du médecin mais devra s'acquitter d'un droit d'accès de 8 euros à la pharmacie.

Installée fin juillet, une trentaine de patients ont utilisé la cabine en août et une soixantaine en septembre. Une progression qui augure un bel avenir à la télémédecine même si dans son cabinet d'Istres le docteur Michel émet quelques réserves : « Ça ne remplacera pas le travail d'un médecin installé dans un cabinet où il peut palper son patient et l'interroger les yeux dans les yeux. Mais c'est vrai que ça peut rendre service dans des zones de déserts médicaux, comme il y en a de plus en plus en France, même dans les grandes villes, dans les quartiers défavorisés notamment. » La télémédecine pourrait en effet décharger un peu les services des urgences des hôpitaux, on le sait déjà saturées, ou encore d'obtenir un délai de rendez-vous plus court quand les médecins spécialistes seront disponibles dans ce type de dispositif. « Mais rien ne remplace le colloque singulier avec un médecin généraliste, ajoute le docteur Michel, et on ne pourra jamais le rétablir avec un écran, avec des médecins qui se succèdent et ne sont jamais les mêmes. On ne pas prendre comme médecin traitant, une télévision. »

Depuis le lancement de la téléconsultation le 15 septembre 2018, l'Assurance Maladie estime à plus de 60 000 le nombre de téléconsultations facturées au 15 septembre 2019, sur l’ensemble du territoire national.

En vidéos : les interviews de David, pharmacien à Istres; de Charline et de Michel, médecins.

(Interviews et images : Rémy Reponty pour Maritima médias.)