Martigues. Budget 2023 : Un plan d'économies pour contrer l'effet de ciseau Politique 09/03/2023 à 21h49 05:21 1/1Les dépenses de fonctionnement pourraient devenir supérieures aux recettes en 2023. R. Chape Partagez cet article L'exercice 2023 pourrait voir les dépenses de fonctionnement devenir supérieures aux recettes, c'est pourquoi la majorité municipale prévoit de faire des économies, sans par ailleurs augmenter les impôts ni diminuer les investissements. Des dépenses qui augmentent et des recettes qui baissent. L'équation paraît simple, il suffirait d'inverser la tendance ; si seulement la Ville de Martigues pouvait encore actionner des leviers financiers, d'un côté comme de l'autre. Car si elle avait bien anticipé la probable libre révision des attributions de compensation versées aux communes par la Métropole, la hausse de sa participation au Fonds de péréquation des ressources intercommunales, ou encore la baisse progressive des dotations de l’État remplaçant les impôts préalablement perçus directement, impossible de prévoir la crise du Covid, la guerre en Ukraine, ses répercussions sur les coûts de l'énergie (+100%), des matières premières et des denrées alimentaires, et enfin la nécessaire revalorisation du point d'indice des fonctionnaires décidée par le gouvernement. Ajoutez à ça une inflation qui ne faiblira pas (6% en 2023) et des taux d'intérêt qui ne cessent d'augmenter (3,5% contre 1% en 2021), et vous obtenez une addition salée, qui pourrait mettre en danger l'ambitieuse politique publique menée depuis des décennies en faveur des Martégales et Martégaux. Heureusement la majorité municipale a depuis 8 ans divisé son endettement par deux (de 60 millions en 2014 à 30 millions d'euros en 2022) et a toujours fait preuve d'une gestion saine, lui permettant, pour le moment, de continuer de mener à bien les grands projet de cette mandature, moyennant quelques ajustements ou un éventuel recours à l'emprunt. Henri Cambessédès, premier adjoint au maire délégué aux Finances, a tout de même annoncé ce soir un plan d'économies en quatre axes, visant à assurer au maximum la poursuite des projets entamés et programmés. Il prévoit une optimisation des recettes via notamment des augmentations ciblées de tarifs de services publics locaux, une diminution des dépenses liée à l'application du plan de sobriété énergétique, une maîtrise de la masse salariale par la réorganisation de services et la modernisation des outils de travail, et enfin un réexamen des subventions aux associations, qui seront désormais soumises à certains critères objectifs. En parallèle, les investissements totaliseraient rien de moins que 36 millions d'euros, dont 15 millions de restant à réaliser, et aucune action municipale ne se fera sur la Taxe foncière, qui devrait tout de même augmenter suite à la décision de l’État de faire progresser sa base fiscale de 7,1%. Les critiques de l'opposition Tous ces éléments ont ensuite été débattus par l'ensemble des forces politiques du Conseil. Les groupes communiste et socialiste, respectivement représentés par Gérard Frau et Roger Camoin, ont vivement soutenu la gestion municipale comme les orientations budgétaires proposées. Les oppositions se sont quant à elles particulièrement attachées aux questions liées à la maîtrise de la masse salariale et à l'encadrement des subventions aux associations. « Une subvention ne doit pas être mécanique, a déclaré Emmanuel Fouquart. Elle doit porter sur une action d'intérêt général et apparaître nécessaire au regard de son coût et de la trésorerie ». Frédéric Grimaud a lui proposé un arbitrage basé sur des indicateurs relatifs aux impacts qu'engendreraient les dépenses des associations sur des problématiques environnementales et citoyennes : « avant d'attribuer une subvention on pourrait regarder le nombre d'adhérentes parmi les adhérents pour promouvoir la parité, et évaluer le budget alloué au regard de la génération de CO2 ou de la consommation d'eau ». Joëlle Coulomb a de son côté invité la Ville à « avoir une gestion plus rigoureuse de ses dépenses de fonctionnement », lui demandant de « limiter le nombre d'emplois parce qu'il est toujours possible de travailler mieux », allant jusqu'à dire « qu'en six ans les effectifs titulaires ont augmenté de 7% sans que le service ne soit mieux rendu ». Thierry Boissin a pour sa part questionné le modèle de gestion défendu par la majorité sur le long terme : « tenir dans un contexte incertain pour les années à venir nécessite peut-être de revoir les pratiques du service public local, pour qu'il soit plus adapté, moins onéreux en charge nette pour la collectivité ». "Le cap reste identique" C'est Gaby Charroux, qui comme le veut l'usage, a conclu le débat : « C'est un rôle d'amortisseur et de redistribution qui nous incombe. Mais comment aujourd’hui les communes peuvent-elles continuer à jouer ce rôle ? Martigues, comme les autres, subit de plein fouet le désengagement progressif de l’État, les transferts de charges sans contreparties financières, alors que la situation exige d'être au plus près de la population. Des mesures structurelles sont progressivement imposées aux communes, comme la suppression de la Taxe Professionnelle, de la Taxe d'habitation, la division par deux des bases fiscales de l'Industrie, la baisse de l'impôt sur les sociétés, et la cerise sur le gâteau sera en 2023 la suppression de la CVAE. Petit à petit les impôts locaux disparaissent. Cette mise sous tutelle des communes par l’État constitue une entrave manifeste au principe de libre administration des communes. Nous sommes enrôlés à marche forcée dans une Métropole marseillaise fortement endettée, qui va dépasser cette année les 3 milliards d'euros de dettes, et qui vient de voter un nouveau pacte financier qui va se traduire par des dizaines de millions de pertes pour notre commune. Il y a aussi toutes les mesures conjoncturelles, qui ne sont pas compensées par l’État, qui aurait dû assumer son rôle. Mais rassurez-vous, les établissements bancaires sont les premiers à nous ouvrir grand leurs portes pour que la Ville de Martigues emprunte, car ils savent que l'on rembourse sans aucun problème. La situation n'est pas simple, c'est vrai, c'est pourquoi aujourd'hui nous sommes devant un enjeu important, avec d'un côté les attaques incessantes contre l'autonomie des communes et de l'autre les besoins des populations qui augmentent considérablement. Mais pour nous, le cap reste identique : des politiques publiques au service des habitants, des services publics de proximité, des équipements modernes et réhabilités, pour une ville durable, innovante, des égalités, et du vivre-ensemble. Grâce à la gestion vertueuse de nos finances, avec des actions menées sur le long terme, nous avons pu désendetter notre ville depuis 2014 et gérer au plus près nos dépenses et nos recettes. Nous avons systématiquement recherché des financements extérieurs et nous avons pour objectif d'atteindre les 8,5% d'épargne brute en 2023, avec un maintien des taux de la taxe foncière, et des subventions accordées aux associations ». Sur le même thème25/03/2023 à 14h37Martigues ne lâche rien et manifeste à domicileUne intersyndicale de l'éducation a appelé au rassemblement, ce matin, samedi 25 mars, à Martigue...09/02/2023 à 20h16Martigues réaffirme sa politique sociale et solidaire via un grand plan d'actionsLa majorité municipale s'est engagée ce soir lors du Conseil Municipal à répondre, dès cette anné...09/12/2022 à 21h15La grève de cantine dans les écoles de Martigues s'invite au conseil municipalDernier rendez-vous de l'année pour les élus martégaux ce soir avant la trêve hivernale. Cinquant...14/11/2022 à 20h02Martigues. 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