La question principale à laquelle doit répondre ce projet est simple: Comment concilier protection de la faune et de la flore et activités humaines? "Tout est question de coordination, répond Espoir Bouvier, responsable des réserves naturelles pour la Région. La réserve naturelle est un classement d'espace ayant des éléments patrimoniaux très forts et qui permet de développer ou maintenir des activités humaines." Sur les 270 hectares en passe d'être classés, de nombreuses activités sont répertoriées. Chasse, pastoralisme, visites touristiques et même activités industrielles (12 pipelines se trouvent sous l'étang du Citis!) sont bel et bien présents sur le site. "Notre objectif est de mobiliser tous les acteurs locaux pour réfléchir à ce que l'on veut sur cet espace. Comment on veut cette réserve. Elle doit être co-construite." Chacun devant trouver son intérêt. Pour cela, une première réunion publique a eu lieu, il y a quelques jours, dans la forêt de Castillon. Autour de la table de nombreux acteurs venus présenter leurs besoins, leurs attentes ou même leurs craintes. Pour l'heure, certains semblent plutôt défavorables au projet comme les Salins, d'autres le voient comme une contrainte supplémentaire: "Cette réserve, je ne sais pas ce qu'elle va apporter, se demande Patrice Staiano, président de la société de chasse de Saint-Mitre. Des contraintes supplémentaires pour les chasseurs très certainement. On s'adaptera comme on l'a déjà fait." Enfin, au contraire, certains espéraient ce classement depuis longtemps. " On nous a souvent demandé pourquoi l'étang du Pourra n'était pas mieux protégé, explique Bernard Herregots, de la Fédération française de randonnée. C'est une belle opportunité de créer un sentier découverte qui ferait le tour du site." 

Faire renaître des espèces florales disparues
Au total, ce classement concerne 270 hectares comprenant l'étang du Pourra, celui du Citis et le corridor écologique qui lie les deux. "Ces sites sont déjà classés Natura 2000 et site pittoresque, explique Béatrice Aliphat, maire de Saint-Mitre et conseillère régionale. L'idée ici n'est donc pas de superposer des couches de classements, mais de valoriser ce site, regarder les trois classements et les rendre cohérents." Chacun apportant sa pierre à l'édifice de la préservation des espèces végétales et animales. L'étang du Pourra, mis en eau artificiellement pour les activités cynégétiques (chasse aux canards notamment) devrait retrouver un fonctionnement plus naturel et donc connaître des périodes de sécheresse. "Cela va permettre de révéler la diversité floristique de cet espace, conclut Espoir Bouvier. Il y a des plantes qui ont disparu à cause du maintien permanent en eau. L'objectif est de trouver un équilibre." 

Trouver un accord
Une seconde réunion publique aura lieu courant septembre pour que toutes les parties prenantes tentent d'accorder leurs violons. Sans cela, le projet de classement pourrait alors être fortement compromis. Suivra une enquête publique. Le classement, lui ne devrait pas voir le jour officiellement avant un an ou deux.