Cochons sauvages de Marignane: laissez-les tranquilles ! Nature 04/03/2021 à 09h55 03:01 G. Saucerotte Partagez cet article Depuis une quinzaine d'années des cochons sauvages ont élu domicile à Marignane. Ils sont aujourd'hui victimes d'actes de cruauté. La mairie et les associations se sont saisies du problème. Tentative d'enlèvement, acte de cruauté... Les cochons sauvages qui vivent à Marignane depuis une quinzaine d'années sont devenus, depuis quelques mois, la cible de personnes malveillantes. "Une plainte a été déposée par la municipalité, l'association Krokmou et la fondation Brigitte Bardot, explique Véronique Tardy, adjointe déléguée à l'environnement, au cadre de vie et à la condition animale. Une procédure de comparution immédiate s'est déroulée. Les personnes ont été condamnées pour dégradation et vol." Cette affaire date d'il y a quelques mois. Plus récemment, les cochons ont encore été victimes d'une tentative d'enlèvement. Pour faire face à cela, la mairie et les associations ont décidé d'agir et une convention a été signé en janvier. "Nous nous sommes mis d'accord avec le président d'une association située à proximité du lieu où se trouvent les cochons. La Ville va lui donner une partie de la forêt. En contrepartie, il a deux obligations. Créer un parc qui est en cours et castrer les jeunes cochons. Il est hors de question de les changer de lieu. Ils vivent correctement, on ne va pas casser leur équilibre." Les cochons que l'on peut voir errer sur les trottoirs à proximité des commerces ou au bord des voies ferrées, ne devraient pas y être. "Ils viennent là parce que des personnes leur apportent à manger. Il ne faut surtout pas les nourrir près des voies ferrées. Sinon ils s'y habituent et y restent." Or l'objectif est bien de les écarter des voies passantes pour les mettre en sécurité. Castrer les mâles En effet, plus éloignés de la forte fréquentation routière ou humaine, les cochons marignanais vivent plutôt sereinement. De la nourriture leur est apportée régulièrement par la Ville et les associations et ils auront désormais un gite. "La création du parc avance mais elle prend un peu de retard à cause de travaux de réfection du réseau d'assainissement réalisés par la Métropole." Quant à la castrastation, financée par la mairie et la fondation Brigitte Bardot, là encore du retard est pris. En cause, le stress des cochons occasionné par les tentatives d'enlèvement. "Ils ont eu peur, par conséquent ils ne s'approchaient plus des humains. Il a fallu les réhabituer." C'est désormais chose faite. Mais à noter que la castration ne peut se faire que sur les plus jeunes mâles. Les vieilles bêtes ont un système cardiaque fragile et ne pourraient par survivre à une telle opération. Quand à la stérilisation des femelles : "c'est trop dangereux", poursuit l'adjointe. Sans compter la carence de vétérinaires spécialisés dans les animaux de la ferme. Seule la clinique vétérinaire des Pennes Mirabeau a les compétences pour réaliser ces castrations. Eviter l'euthanasie Lorsque la Direction départementale des populations (DDP) a eu vent de ces habitants dit "sauvages", la question de l'euthanasie a été évoquée. La réponse de l'élue à la condition animale est sans appel : "c'est hors de question! Nous avons discuté avec le service, lui avons expliqué tout ce que nous mettions en place. Il faut maintenant du temps pour que le nécessaire soit fait. Notre objectif est de concilier sécurité des administrés et bien-être de ces animaux." Plus d'une cinquantaine de cochons vivent actuellement à Marignane, avec le printemps des porcelets devraient naître. La castration, à terme, devrait solutionner le problème, mais la Mairie n'écarte pas non plus l'idée d'éventuelles adoptions, très fortement contrôlées et sous conditions du respect strict des normes d'accueil. Ecoutez l'interview de Véronique Tardy, adjointe déléguée à l'environnement, au cadre de vie et à la condition animale.