Ce matin c'est à Berre-l'étang, à la plage de Champigny, que Laura Massinelli, chargée de mission pour le Gipreb, effectue un prélèvement d'eau. Équipée d'un petit flacon stérile à bouchon hermétique, elle s'avance dans l'eau jusqu'à la taille et plonge son bras tout entier pour recueillir le liquide à un mètre de profondeur. La fiole sera transportée au laboratoire dans une glacière pour la maintenir à une température constante. 

La chasse aux bactéries

"Ces analyses servent à mettre en évidence la présence de bactéries, explique la scientifique, et les bactéries dont on parle sont : Escherichia coli et les entérocoques, des bactéries d'origines fécales."  Et ce n'est pas parce que les baigneurs font leurs besoins dans l'eau qu'on peut retrouver ces bactéries présentes dans les eaux des plages, contrairement à la croyance populaire, mais plutôt à cause des eaux de ruissellement après un épisode de fortes pluies. "On s'est rendu compte que lorsqu'un orage dépasse les 10 millimètres de pluie tombée en 24 heures, on peut voir la présence des ces bactéries au niveau des zones de baignades, ajoute Laura Massinelli, et c'est là que les concentrations sont plus importantes dans l'eau."

Un suivi régulier

Ce travail de surveillance et d'analyse en suivi régulier battra son plein du 1er juillet au 30 septembre. Il est coordonné par l'Agence Régionale de Santé et complété par le Gipreb (Groupement d’intérêt public pour la réhabilitation de l’étang de Berre). L'ARS effectue des prélèvements et des analyses hebdomadaires dans les eaux des 14 plages surveillées de l'étang et le Gipreb complète ce suivi tous les quinze jours avec des analyses plus poussées. Mais d'ores et déjà les résultats des premières analyses menées depuis une semaine sont rassurants. "Toutes les plages sont en conditions excellentes voire bonnes." confirme la scientifique.

Attention à la laitue 

Sachez que la présence des ulves est aussi surveillée. Ces algues, appelées communément laitue marine, peuvent dégager des gaz toxiques quand elles s'amassent en grande quantité. Mais aucune salade verte en vue en bord de plage ce matin. Et si Laura Massinelli a le sourire c'est aussi parce qu'elle a pu apprécier cette immersion rapide dans la petite mer de Berre et dont la température semble lui convenir : "Là, elle est autour de 17 à 18 degrés donc elle commence à être vraiment bonne pour profiter de la baignade !"

En vidéo : l'interview de Laura Massinelli, chargée de mission Natura 2000 et Biodiversité pour le Gipreb.

(Interview et images : Rémy Reponty pour Maritima médias.)