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Fortes chaleurs: un désastre écologique dans les eaux de la Côte bleue

G. Saucerotte G. Saucerotte
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C'est un tragédie sous marine. La température élevée de la mer a entrainé le décès de près de 80% des gorgones situées entre Méjean et Le Rove. Une catastrophe écologique que l'on ne peut que constater.

Il n'y aura pas de miracle pour les fonds marins de la Côte bleue. Cet été, les températures caniculaires de l'eau ont entrainé la mort de près de 80% des gorgones rouges se situant entre la calanque de Méjean et Le Rove. "Sur plus de 2,5 km, entre 0 et 30m de profondeur, tout est brûlé, constate tristement Eric Charbonnel, le biologiste du Parc Marin de la Côte bleue. A partir de 24-25 degrés, les gorgones sont affectées. Elles perdent leurs tissus vivants. On se retrouve donc avec un squelette corné. C'est comme un arbre sans écorce." Il faudra attendre plusieurs années avant de ne plus voir les stigmates de cette catastrophe écologique. "La gorgone se reproduit à partir de 10-15 centimètres de haut, poursuit le scientifique. Il peut donc y avoir recolonisation, mais il faudra attendre. L'espèce n'est pas en danger, mais il y aura toujours des traces de cet évènement." Un peu comme si l'on se promenait dans une forêt calcinée, à la différence près, qu'aucun pompier ne peut intervenir sous l'eau. "On ne peut pas rajouter de glaçons pour faire remonter la température. On ne peut donc que constater.

Attendre que la température baisse

Pour cela, le Parc marin s'organise. Plus d'une centaines de sorties en mer ont eu lieu pour vérifier l'état de santé des gorgones. Les blanches commencent aussi a être affectées, en revanche, celles situées en-dessous des 30m de profondeur semblent, pour l'heure, survivre. "Dans le tombant de Carro, c'est là que se trouvent les plus belles. Elles sont en bonne santé. Au large de Carry également, elles se portent bien." En revanche, c'est l'inquiétude pour celles situées dans la grotte à corail au coeur de la réserve de Carry. "Cet endroit est un sanctuaire. La bonne surprise c'est que le corail est en fleur. Mais sur environ 110 colonies, près d'un quart est nécrosé." Pour sauver l'espèce, il n'y a pas trente-six mille solutions, il faut attendre que la température de l'eau redescende. Le Mistral de ces derniers jours y a certainement contribué.

Plongeurs: faîtes remonter vos observations! 

Néanmoins, le Parc reste vigilant et appelle tous les plongeurs et autres professionnels de la mer à lui transmettre leurs observations. Ces informations seront ensuite fournies à l'Office Français de la biodiversité afin de créer, le cas échéant, un observatoire. "C'est un catastrophe, conclut Eric Charbonnel. Ces gorgones ont une valeur patrimoniale inestimable et jouent un rôle écologique." En effet, les gorgones sont des animaux formant des récifs coraligène d'une grande beauté particulièrement apprécié des plongeurs.  

https://parcmarincotebleue.fr

(Photo © Sandrine Ruitton) 

Regardez les images de gorgones (encore vivantes) réalisées par le Parc marin de la Côte bleue