Istres : marée verte à la Romaniquette

Pour le Gipreb, cette eutrophisation est le signe visible d'un apport excessif de nitrate (azote) dans l'étang de Berre via les bassins versants, à savoir les eaux de la Durance avec le canal EDF, de la Touloubre et de l'Arc auxquelles viennent s'ajouter quelques stations d'épurations. L'azote, véritable nutriment pour les plantes, est absorbé par les ulves qui se développent anormalement puisque la quantité de nitrate est elle-même excessive. Puis de manière naturelle ces algues se décomposent et s'échouent sur les rivages au gré des courants.

Depuis jeudi, le Gipreb a mis à disposition de la ville d'Istres une machine originale capable de ramasser les algues jusqu'à 1 mètre d'eau. C'est une écumoire mécanique en quelque sorte, un prototype développé par la SARL Poletto (Villeneuve-sur-Lot) que le Gipreb a testé de nombreuses fois depuis 2 ans, autant pour observer son rendement que pour voir si cette machine de 8 tonnes pouvait intervenir sur toutes les plages de pourtour de l'étang. L'intérêt supplémentaire avec cette « Poletto-mobile », c'est la capacité à récolter des algues propres, les seules aisément valorisables. A ce propos, le Gipreb est en contact avec une société en cours d'installation sur la zone du GPMM à Fos qui pourrait, à terme, recycler ces déchets.

En complément à la Romaniquette, la nettoyeuse de plage de la collectivité (tracteur avec remorque cribleuse) est venue ramasser les algues échouées sur le sable, là où la « Poletto-mobile » ne peut travailler. Les services de la mairie ont évalué cette marée verte à près de 180 tonnes qu'il faut s'employer à évacuer avec des bennes. A 220 euros la tonne, inutile de préciser que le coût est d'importance... Cette action de ramassage des algues fait partie de la saison 2 du Contrat d'étang, avec des financements d'EDF, du Conseil Départemental 13 et du Gipreb.

En vidéo Raphaël Grisel, directeur du Gipreb.