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AtmoSud : les nanoparticules scrutées à la loupe

U. Téchené U. Téchené
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AtmoSud, qui surveille la qualité de l'air dans la région, commence à mesurer les nanoparticules. C'est un changement de braquet pour ce réseau bientôt cinquantenaire.

L'actualité pour AtmoSud est double en ce début d'année. Le réseau qui surveille la qualité de l'air en l'évaluant s'adapte à la nouvelle réglementation européenne (Clean Air Forum). Celle-ci demande dorénavant de mesurer les microparticules « PM2.5 », c'est à dire les particules fines plus petites que 2,5 microns ; en plus des polluants déjà surveillés étroitement depuis longtemps: dioxyde d'azote (NO2), ozone, dioxyde de soufre (SO2) et microparticules PM10. Si ces dernières se retrouvent dans les poumons, les PM2.5 pénètrent plus loin, jusque dans les alvéoles pulmonaires. Cette nouvelle référence européenne simplifie aussi le barème de classification, six graduations au lieu de dix de « Bon » à « Extrêmement mauvais ». En enlevant des « nuances de gris », il faut s'attendre dans les mois à venir à lire des données apparemment plus mauvaises sans réelle dégradation de la qualité de l'air. Juste un changement de seuil.

L'autre événement pour AtmoSud, c'est le début des mesures en continu des nanoparticules. Quatre analyseurs à 30.000 Euros pièce viennent d'être positionnés dans les quatre stations classiques du réseau Etang de Berre ( Fos « les Carabins », Port-de-Bouc « La Lèque », Port-Saint-Louis du Rhône et Rognac « Barjaquets »). Parce que ces particules ultrafines sont 1000 fois plus petites que le micron, elles ont la capacité de traverser la barrière pulmonaire pour entrer dans le sang et atteindre à travers lui l'ensemble du corps, dont le cerveau. Les origines de ces polluants sont diverses tels que les incendies de forêt, l'érosion éolienne, le trafic routier (échappement, usure de pneus ou de frein), l'industrie... Le travail d'AtmoSud n'est pas de chercher d'où ils proviennent mais de les comptabiliser avec du matériel normé pour, enfin, réaliser des études comparatives. Si aujourd'hui l'impact des nanoparticules est reconnu par les agences de santé, les études sont trop disparates pour générer des seuils limites ou des objectifs de qualité. Le travail qu'entame AtmoSud enrichira la connaissance pour, à terme, espérer une création de normes.

Sur son site web, AtmoSud présente une multitude de données et de mesures résultant de ses observations liées à la pollution atmosphérique dans toute la région, répertoriées par ville. Des données sans filtre en temps réel, en provenance directe des stations de mesures. Retrouvez en vidéo Sébastien Mathiot, il est chargé d'action territoriale pour AtmoSud avec une spécificité sur l'Etang de Berre.