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Port de Bouc : les grévistes ne lâchent rien

M. Rédaction M. Rédaction
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Depuis déjà deux semaine, une partie des employés du Carrefour de Port de Bouc sont en grève. Le projet de placer ce magasin en location-gérance ne plaît pas du tout à ses salariés. Et pour cette nouvelle mobilisation, certains se sont mêlés au cortège plus tardivement. En cause, les assignations en justice déposées par Carrefour.

Le parvis du Carrefour de Port de Bouc peine à se remplir à l'heure de rendez-vous : 10 heures. Il faut attendre encore une dizaine de minutes avant de voir sortir quelques employés de l'enseigne. « T'as vu, c'est la seule qui se mobilise du côté du drive » lance l'une d'elles. Au fur et à mesure que le monde arrive, certains salariés s'amusent à faire le compte de ceux qui viennent ou pas. « Ceux qui sont en CDD ne viendront pas, mais le drive ils pourraient ». Tout le monde s'affaire à une tâche, comme mettre les banderoles ou les drapeaux de la CGT. Ce qui interpelle plus d'un client.

La mobilisation se fige autour des mêmes problèmes liés à une seule chose : le projet de la maison mère Carrefour de passer cet établissement, comme une dizaine d'autres, en location-gérance. « Ce n'est qu'un projet mais on a jamais vu de cas ou le projet ne s'est pas concrétisé » lance Magali Ladjal, membre élu de CSE – comité social et économique. « Le directeur veut une seule chose : plus d'argent » scande un des manifestants.

Avec ce projet, les aides sociales mise en place par Carrefour ne serai plus d'actualité. « On perdrai la sixième semaine, la participation au bénéfice, donc pour des petits salaires de 900 euros ça peut aller jusqu'à 200 euros de perte de salaire, c'est énorme » informe Magali Ledjal.

L'animation principale de ce mardi 15 juin reste les deux assignations en justice que Carrefour a déposé contre certains employés. La première est liée aux diverses manifestations. « Mais c'est la seule façon qu'on a de se faire entendre » explique Lolita Sanchez, salariée depuis 23 ans. La seconde relève du déclenchement, par les employés syndicalisés, de la procédure de droit d'alerte économique. Cette dernière alloue aux employés un droit de regard sur les comptes de la société si la situation le permet.

Les salariés ont déclenchés cette procédure suite à l'annonce du 17 avril dernier : l'antenne de Port de Bouc a pour projet de passer en location-gérance. « Ils nous ont dit qu'ils perdaient deux millions d'euros par an, ce qui nous a paru bizarre » explique Franck Gaulin élu syndicat au CSE. Et ce mardi matin, les deux parties, employés et employeurs, ont pu plaidoyer devant le juge du tribunal judiciaire d'Aix-en-Provence. Selon lui « Le juge a entendu nos arguments ». Verdict le six juillet prochain.

 

Article et Images : Noémie Julien / Maritima Médias