L'industrie du cinéma monte en puissance dans le Pays de Martigues Economie 07/03/2022 à 09h33 03:54 1/1L'industrie du cinéma monte en puissance dans le Pays de Martigues c. lips Partagez cet article Lancée en 2015 par le Pays de Martigues, autour de Provence Studios, cette nouvelle filière économique a généré depuis, plus de 28 millions de retombées. Avec l'avènement des plateformes de streaming, elle est à un tournant de son histoire et ses acteurs, privés comme publics, ne veulent pas rater le virage Florian Salazar-Martin, élu à l'économie au Pays de Martigues, sur l'intérêt de la filière cinéma po Olivier Marchetti, le directeur de Provence Studios explique pourquoi 2022 est une année charnière Avec 169 tournages accueillis en 2021 (c'était 129 en 2020) le Pays de Martigues confirme son attractivité, aussi bien pour les productions qui se déroulent en décors naturels que pour celles qui sont réalisées en studio. Courts-métrages, longs-métrages, clips, séries, publicités, documentaires... Le territoire n'a plus à rougir de son ambition, quelque peu moquée à ses débuts : développer une véritable filière économique autour du cinéma et de l'audiovisuel. "Il y a une montée en puissance de Provence Studios et de nos compétences en terme d'accueil des productions, résume Florian Salazar-Martin, élu délégué à l'économie. En 2015, on était autour d'un million d'euros de retombées avec Camping Paradis. Aujourd'hui on atteint 5 millions grâce à un partenariat public-privé qui se montre vertueux." D'un côté le privé, avec Provence Studios, et de l'autre la volonté politique de développer une véritable industrie, créatrice d'emplois comme l'est ici historiquement la pétrochimie. Cette volonté se traduit par un soutien financier aux productions, de la plus petite à la plus importante (12 projets soutenus en 2021 par 212 000 euros de subventions) et aussi un accompagnement des tournages avec le bureau du cinéma, service du Pays de Martigues, dont l'objectif est de faciliter la venue des productions sur le territoire par un accompagnement de qualité. "La Région aussi a une politique exemplaire, ajoute l'élu. La Métropole a également promis 600 000 euros sur trois ans, mais ce n'est pas encore suffisant." L'enjeu est de taille : conforter la place de la région, de Nice en passant par Martigues, Marseille et jusqu'à l'Occitanie, dans un contexte où les cartes de la production audiovisuelle internationale sont en train d'être rebattues. En plein boom, les plateformes de streaming telles que Netflix, Amazon Prime ou encore Disney plus, vont investir cette année des milliards de dollars dans la production de contenus et elles ont besoin de signes forts, rassurants, pour s'implanter de manière durable chez nous. ÊTRE AU RENDEZ-VOUS "Il faut qu'on arrive à être dans le radar de ces plateformes, explique Olivier Marchetti, le directeur de Provence Studios. Et pour ça, il faut répondre aux premiers besoins exprimés par les productions : avoir des équipes, des techniciens, des subventions publiques et une stabilité politique qui assure le sérieux et la pérennité de ces aides publiques. Aujourd'hui, on est capable d'accueillir des tournages internationaux, comme celui de la série internationale Serpent Queen cet été, qui a généré plus de 1000 emplois, de très peu qualifiés à qualifiés. Mais il faut pouvoir être en mesure de répondre à une demande répétée. On a refusé des tournages par manque de techniciens. Il manque des constructeurs, des peintres pour les décors, des comptables qui parlent anglais." Des capacités hôtelières aussi pour loger tout ce beau petit monde. Les studios martégaux cherchent à se développer pour pouvoir absorber la demande, du côté de Marseille, et de Port-de-Bouc aussi. Ils sont en pourparlers pour s'agrandir sur les anciens terrains d'Azur Chimie à Port-de-Bouc. "On prospecte partout pour conserver notre avance, dans un contexte français de déficit de studios", confie Olivier Marchetti. Côté formation, les studios vont accueillir fin 2022 une école de cinéma "1000 visages", qui disposera aussi de 400 m2 dans le quartier de Notre-Dame des Marins. À terme, près de 300 jeunes professionnels du cinéma et de l'audiovisuel, acteurs et techniciens, y seront formés. Provence Studios viennent par ailleurs d'être subventionnés par le Centre national du cinéma (CNC), notamment pour leur studio LED "next stage", ultra novateur et unique en France. Le premier court-métrage qui a utilisé ce système en France, c'est "Warsha", qui a été primé cette année au Sundance festival. Parmi les succès qui contribuent à donner toute sa crédibilité à cette filière cinéma, on retiendra bien sûr "Titane", la Palme d'or de Cannes en 2021 ou encore "Bac Nord" qui, même s'il est reparti bredouille des Césars, a été l'un des plus gros succès en salle. "Nous avons une responsabilité vis-à-vis de ce territoire, conclut Florian Salazar-Martin. Cette filière cinéma et audiovisuel est créatrice d'emplois pour nos habitants, car notre monde a besoin d'images et nous devons y contribuer. Des milliards d'investissements sont à venir et nous, collectivité publique, seront au rendez-vous." Regardez les interviews vidéo de Florian Salazar-Martin, élu du Pays de Martigues à l'économie, et Olivier Marchetti, directeur de Provence Studios. Crédit Photo François Delena Sur le même thème26/04/2022 à 15h35Pays de Martigues. 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