Temps forts

Inscrivez-vous
Ecoutez MAritima RADIO en direct

Liaison routière Fos-Salon : le rail s'invite dans le débat

Liaison routière Fos-Salon : le rail s'invite dans le débat

1/1

Liaison routière Fos-Salon : le rail s'invite dans le débat

U. Téchené U. Téchené
Partagez cet article
  • Pratager sur Google+

Lors du 1er débat public pour le projet routier Fos-Salon de Provence – 25 kms entre la Zone Industrialo-Portuaire et l'A54 – , un bon nombre d'élus comme d'associations diverses ont soulevé l'importance de ne pas oublier le fret ferroviaire.

 La réaction de Marcel Almero pour les sections communistes Ouest Etang de Berre
 Fabrice Levassort pour la DREAL - PACA
 Hervé Martel président du Grand Port Maritime de Marseille

C'est sous l'égide de la Commission Nationale du Débat Public et en présence de sa présidente, l'ancienne ministre Chantal Jouanno, que s'est déroulée à Miramas la 1ère séance plénière du Débat Public sur le projet de liaison routière Fos – Salon de Provence via Istres, Miramas et Grans . Un débat qui précède les autres déjà programmés*. Ce projet date du développement de l'industrialisation régionale dans les années 60, il a donc plus de 50 ans. C'est en 2013 qu'il est remis au goût du jour à travers une « commande ministérielle », ce qui fait dire à beaucoup d'acteurs locaux que ce n'est pas une « création » mais un « rattrapage ». Ce chantier est confié à la DREAL, Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement, qui devient le maître d'ouvrage sous l'autorité du Préfet de Région.

Mais entre la vision des années 60 et le futur proche à venir, il est évident que les enjeux se sont déplacés. S'il en est un qui a peu changé, le développement économique de la Zone Industrialo-Portuaire, deux autres ont fait florès depuis : le cadre de vie et l'environnement. Pour une majorité de personnes présentes, officiels, politiques, associations ou « public lambda », la question ne se pose pas : pour faire face à la congestion des infrastructures routières, pour la sécurité du transport comme de la ZIP, pour le développement économique régional ou pour réduire certaines nuisances, oui cette liaison est indispensable. Quelques voix discordantes, à l'image de France Nature Environnement, ont soulevé l'hérésie d'un tel projet, contraire aux aspirations sociétales, disent-ils. Gilles Marcel, président de FNE argumentant avec une phrase du président de la République Emmanuel Macron lors de son allocution le 14 juillet dernier : « Nous allons redévelopper le fret ferroviaire ». Idée résumée en partie par un tract distribué à l'entrée :  « Le vrai sujet n'est pas de faire une route, il s'agit de transporter des conteneurs … Non à une autoroute à camions ! Oui au fret ferroviaire et à l'intermodalité ! ».

Aujourd'hui le cadre de vie et l'environnement font partie des préoccupations majeures au même titre que l'économie. C'est ce qu'ont défendu dans la salle la plupart des personnes se prononçant pour le projet de liaison routière, élus locaux en tête; soulevant la logique qui en découle: l'importance d'un mix rail-route. A ce jour, seul 15% du fret passant par le GPMM est transporté sur rail. Ce qui n'a l'air de pas grand chose fait du Grand Port de Marseille, mine de rien, le 3ème ou 4ème port d'Europe en terme de fret ferroviaire. « Effectivement 15% ou 17%, selon si nous parlons de conteneurs ou de l'ensemble du trafic, ce n'est pas énorme, répond Hervé Martel président du GPMM. On sait que monter une chaîne de fret ferroviaire, notamment en France, a toujours été plus compliqué que la route. Nous sommes mobilisés pour augmenter la part du ferroviaire dans le transport. On peut même réfléchir au fluvial. Notre approche au GPMM est d'avoir une vision globale, il faut agir à la fois sur le routier et sur le ferroviaire ».

Aujourd'hui le projet routier en l'état, découpé en 3 tronçons, est chiffré dans une fourchette de 272 à 533 millions d'Euros selon l'option choisie. S'il voit le jour, ça ne sera jamais avant 10 ans... D'ici là le trafic autoroutier ce sera encore intensifié, que ce soit avec les véhicules des particuliers ou les poids-lourds. Quand la gare de triage de Miramas cherche désespérément 30 millions d'Euros pour une modernisation complète et rapide (seuls 17 millions sont sur la table), il est compréhensible que la population souhaitant voir moins de camions sur les routes s'émeuve de cette comparaison; même si l'argent ne vient pas « des mêmes tiroirs ».

Pour la DREAL, prête à prendre en compte les différents avis – les partisans du vélo se sont aussi fait entendre ce lundi soir -, une nouvelle stratégie doit se dessiner prochainement: « Le gouvernement devrait annoncer à la fin de l'année ou au début de l'année prochaine une nouvelle stratégie pour le fret ferroviaire et le développement portuaire, explique le directeur adjoint de la DREAL-PACA Fabrice Levassort, avec un plan de relance s'inscrivant dans une logique de transition ». D'ores et déjà pour le fret ferroviaire, des avancées sont à prendre en compte avec un développement des dessertes de Clésud d'une part, et de La Mède pour les hydrocarbures de l'autre. Quant au ferroutage, c'est comme le projet du canal Rhin-Rhône rappelé aux souvenirs de certains ce lundi : c'est un autre débat, semble-t-il.


* 5 dates de débats publics, forum et autre sont programmées du 3 au 14 octobre dans différentes communes de l'ouest de l'étang de Berre.

En vidéo des extraits d'interviews du directeur adjoint de la DREAL-PACA Fabrice Levassort, du président du GPMM Hervé Martel et du militant communiste Marcel Almero.