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Les pêcheurs de l’étang dans la nasse à cause des méduses

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Par Cédric Lombard04/03/2024 à 07:03

Présentes en masse depuis cet été, les méduses envahissent l’étang de Berre. Embarrassantes pour les baigneurs, elles sont carrément insupportables pour les pêcheurs à qui elles pourrissent la vie. Les spécialistes peinent à savoir si le phénomène restera épisodique.

« Parfois, il y en a tellement qu’on a l’impression qu’on pourrait marcher dessus ». Sur le quai Paul Doumer, David se résigne devant sa berge qui restera amarrée ce jour-là. « Trop de méduses et pas assez de poissons en ce moment dans l’étang ». Impossible de ne pas avoir écarquillé les yeux cet été face au passage de ces marées de méduses sur les plages de l’étang ou dans le chenal de Caronte. Pour les pêcheurs professionnels, la stupéfaction a laissé place à l’amertume. « Ça nous arrive de voir le poisson et de ne même pas nous donner la peine de lancer les filets, se résigne David. Et quand on les lance, on les éclate tellement il y en a dedans. Les filets sont si lourds que ça peut prendre jusqu’à trois heures pour les retirer de l’eau contre 20 minutes habituellement. J’ai perdu beaucoup d’argent cet été, c’est écœurant ». À quelques dizaines de mètres de là, Simon s’apprête quand même à sortir.

Lui aussi s’agace de la situation. « Ce que je vais faire ? Gaspiller de l’essence ! Mais bon je ne vais pas partir défaitiste ». Lui ira pêcher en mer, car dans l’étang, « ce n’est même pas la peine d’essayer ».

 

« C’est devenu infernal »

 

« Les méduses sont un vrai souci en ce moment, confirme William Tillet, premier prud’homme de pêche. Prises dans les filets, elles étouffent les poissons et, comme elles sont gorgées d’eau, elles pèsent des tonnes. Il y en a un peu chaque année, mais là c’est devenu infernal ». Un sentiment largement partagé par David : « J’ai 45 ans et je pêche depuis que je suis au collège. Je n’en avais jamais vu autant que ces derniers mois ».

Depuis l’observatoire du GIPREB (Gestion intégrée prospective et restauration de l’étang de Berre), Raphaël Grisel, son directeur, peine à avancer une explication. « Ce sont des Aurelia aurita. Elles sont présentes depuis toujours dans l’étang de Berre. Il y a des années à méduses, mais à ce point c’est une première ». Si la température de l’eau est en rapport direct avec leur capacité à se reproduire, le recul manque pour faire le lien avec le dérèglement climatique. « Les méduses sont déplacées par le courant. Dans le chenal de Caronte, son sens varie en fonction des marées. Elles sont donc tantôt amenées, tantôt évacuées de l’étang ». Côté dangerosité, il n’y a pas de quoi s’inquiéter, rassure Raphaël Grisel. « Elles sont rarement urticantes, mais peuvent créer des réactions suivant les personnes ».

Note d’espoir pour les pêcheurs, l’Aurelia aurita ne se reproduit pas en hiver et devrait bientôt rendre l’étang aux poissons. En attendant, sur le quai Paul Doumer, David patiente en se répétant « ce sera mieux le mois prochain »

Crédit Photo Frédéric Munos

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